L’édition 2016 de la «Revue sur l’efficacité du développement» de la Banque africaine de développement (BAD) a été publiée le 21 décembre et résume les actions menées pour le développement de l'agriculture africaine : formation de trois millions de personnes sur l’utilisation de meilleures pratiques, mis en service 20.000 marchés, construction de 4.000 kilomètres de routes de desserte, fourniture de 150.000 prêts en microcrédits et l'établissement de systèmes de gestion de l’eau sur 181.000 hectares.
En dépit de ces mesures et de ses énormes potentiels, l’Afrique continue d'importer 2 fois plus de nourriture qu’elle n’en exporte et les rendements ne représentent que le quart de ceux de la Chine. L’agriculture africaine ne représente que 5% du commerce mondial.
Pour dépasser ces écueils, la BAD préconise de réorienter le modèle de développement en tenant compte des impacts des changements climatiques qui font perdre au continent 65% des terres arables.
«Au cours des cinq dernières années, la BAD a orienté ses investissements pour promouvoir la transition du continent vers une agriculture commerciale : en construisant des corridors de transport pour relier les agriculteurs aux centres urbains, en creusant des canaux pour réduire la vulnérabilité à la sécheresse,
ainsi qu’en en plantant plus de 64 millions d’arbres pour renforcer la vigueur de la terre face au changement climatique», est-il indiqué dans ce rapport.
Lors de la COP 22, Marrakech du 7 au 18 novembre, Yacine Fal, représentante résidente au Maroc, avait confié au «Matin» que la BAD a disposé, pour la période 2012-2016, d’un portefeuille de 2 milliards d’euros pour soutenir des projets liés à l’eau, à l’assainissement, au développement des infrastructures vertes et les projets menés dans le cadre du Plan Maroc vert. Un nouveau cycle de projets, sur la période 2017-2021, est en cours de négociation avec le gouvernement marocain.
«De manière transversale, la croissance durable est au cœur de notre stratégie au Maroc. À titre d’exemple, nous intervenons dans le programme national de l’économie de l’eau d’irrigation. Globalement, nous disposons d’un portefeuille de 2 milliards d’euros, sur la période 2012-2016, essentiellement pour soutenir la croissance verte et pour promouvoir une économie sobre en carbone», avait déclaré Yacine Fal au «Matin».